![Origine [Rp By Antahrg] Chapitre I Empty](https://2img.net/i/empty.gif)
Il y a plus de trois mille ans, sur Yume
Myr jeta un dernier coup d'œil au paysage de Yume avant de dépasser l'atmosphère. Le cœur plein d'amour, il contempla ses belles montagnes, ses forêts, ses rivières. Il regarda les belles villes transparentes, qui étincelaient de milles feux sous les soleils radieux. Les hautes tours de cristal, chef d'oeuvre de perfection humaine, comme un pont reliant leur paradis terrestre au Paradis céleste. Un peu plus loin, les vastes champs cultivés par les nanites, qui fournissaient de la nourriture et du vin en abondance. Et enfin, sous lui, Meteorobis, le centre du havre de paix, aéroport interplanétaire qui fourmillait déjà d'une activité joyeuse.
Les sondes exploratrices de l'Empire avaient récemment découvert une civilisation pré-industrielle, et le Conseil de Yume avait décidé de leur apporter un soutien matériel et intellectuel.
La mission or-641-b², pou laquelle Myr s'était porté volontaire, leur apportait ainsi soixante et un transporteurs chargés de métal, cristal, or, bois, pierre, nourriture; et deux autres contenant un peu de deutérium et d'antimatière -même si le Conseil savait pertinemment qu'ils n'en auraient pas l'usage avant de nombreuses années.
Ces trésors étaient 'escortés' par une centaine de chercheurs, professeurs érudits et savants en tout genre, chargés de la supervisation d'une université internationale, d'un laboratoire nanotechnique, et d'une école supérieure de philosophie, qui seraient bientôt emplies des copies des plus pertinents ouvrages; afin de leur inculquer en douceur les rudiments de la sagesse de Yume, de leur apprendre à maitriser la Nature sans la détruire, et d'instaurer un système politique stable et sain.
Une fois arrivée à la voie de Valacirya, le convoi or-641-b² se sépara des Joy-Bµ42 et PACE-211* qui les avaient accompagné jusque là.
Chaque jour, une dizaine de semblables missions partaient ainsi à la rencontre de ces mondes inconnus pour y apporter bonheur, sécurité, connaissance et sagesse. D'une durée variable, de quelques mois à des dizaines d'années, voire ad vitam eternam.
Le commerce était florissant à Yume, et souvent les marchands s'y attardaient plus que de raison, enivrés par la sérénité et l'abondance omniprésents dans ce havre de paix.
Parmi les centaines de milliers de vaisseaux qui se posaient chaque jour, une mission diplomatique, venue d'une planète totalement inconnue, chargée de présents. Les Yumiens les accueillirent amicalement, et signèrent rapidement les pactes qui leurs étaient proposés. Yume n'avait pas d'ennemis .
De ces alliés, ils apprirent à augmenter la production de leurs mines déjà très performantes, et à perfectionner leurs capacités d'espionnage et contre-espionnage. En échange, ils leurs montrèrent comment rendre optimale l'énergie fournie par un laser, et ainsi décupler le rendement de leurs satellites. Puis ils leurs expliquèrent comment alliés à des rayonnements ioniques, ils pouvaient obtenir de ce même laser un plasma fondamental aux multiples applications. Comment ils pouvaient créer d'importantes distorsions dans l'espace-temps, et de déplacer instantanément d'un bout à l'autre de l'univers. Ils leurs apprirent de nombreux secrets, et furent largement payés en retour.
Les brumeux, comme on les appelait -tant en raison du flou qu'ils laissaient sur leur passé qu'à cause du gris glacé de leurs yeux- firent alors part de leur désir d'installer une colonie marchande dans le système solaire de Yume, en gage de fraternité. Proposition qui fut accueillie avec joie.
Peu après, des vaisseaux de colonisations arrivèrent, puis de rares transporteurs. Les excédents étaient généreusement versés à Yume, qui les entreposait pour à son tour les distribuer aux civilisations dans le besoin.
La température grimpa brutalement. Le bouclier qui absorbait la chaleur des trois soleils s'était désactivé. Ce qui était impossible, son fonctionnement était autonome et basé sur la technologie graviton, dans laquelle il trouvait une énergie immense et inépuisable.
Les ingénieurs du secteur Alpha -préposés à la surveillance du dit bouclier- étaient unanimes: aucun problème n'avait été détecté, donc aucun d'eux n'avait eu à le désactiver.
On émit l'idée d'une attaque terroriste, mais c'était ridicule. Il n'y avait pas de terroristes sur Yume, et de toute façon personne d'autre que les ingénieurs Alpha ne maitrisaient la technologie graviton.
Personne sauf ...
Une explosion inhumaine fit trembler le sol, annonçant d'effroyables catastrophes. immédiatement, un signal parvint à la capitale. Signal qui était clair: un pan entier de la planète venait d'être rayé de la carte. Les ingénieurs levèrent les yeux, et ce qu'ils virent les terrifia. Une intense lueur se concentrait devant une lune noire parfaitement sphérique. L'amas de particules à graviton grossissait inexorablement, monstrueusement perverti par la folie des hommes. L'immense vaisseau pivota lentement, et lâcha le rayon mortel sur le soleil le plus proche. Quand la fumée se dissipa, il fallut se rendre à l'évidence: sa lumière avait disparu à jamais. De nouveau, le sol trembla et les tours de cristal s'écroulèrent.
Un message holographique fut adressé à l'ensemble de la population. D'une voie posée mais ferme, un brumeux les menaça de faire de même avec les deux autres soleils puis la planète elle même si Yume ne se rendait pas. Puis une succession de conditions. Tributs d'esclaves. De richesses. Soumission. Obéissance militaire. La liste n'en finissait pas.
Comme pour appuyer leurs dires, une déchirure se créa dans l'espace-temps par laquelle surgirent des centaines de bombardiers. Leurs éclairs de plasmas illuminèrent la ville pendant de sombres instants, avant de dévoiler un paysage plat, rasé. Un rayon laser se pointa sur une montagne proche, qui ne fut plus qu'un cratère.
Enfin, les canons gauss s'éveillèrent et les croiseurs prirent leur envol, mais trop tard. Une vague noire de destructeurs les souffla comme on souffle la flamme d'une bougie, et ce fut les ténèbres.
Quand Myr rentra, soixante dix ans après son départ, il retrouva une planète déserte, fantôme, aux ruines encore fumantes.
Myr jeta un dernier coup d'œil au paysage de Yume avant de dépasser l'atmosphère. Le cœur plein d'amour, il contempla ses belles montagnes, ses forêts, ses rivières. Il regarda les belles villes transparentes, qui étincelaient de milles feux sous les soleils radieux. Les hautes tours de cristal, chef d'oeuvre de perfection humaine, comme un pont reliant leur paradis terrestre au Paradis céleste. Un peu plus loin, les vastes champs cultivés par les nanites, qui fournissaient de la nourriture et du vin en abondance. Et enfin, sous lui, Meteorobis, le centre du havre de paix, aéroport interplanétaire qui fourmillait déjà d'une activité joyeuse.
Les sondes exploratrices de l'Empire avaient récemment découvert une civilisation pré-industrielle, et le Conseil de Yume avait décidé de leur apporter un soutien matériel et intellectuel.
La mission or-641-b², pou laquelle Myr s'était porté volontaire, leur apportait ainsi soixante et un transporteurs chargés de métal, cristal, or, bois, pierre, nourriture; et deux autres contenant un peu de deutérium et d'antimatière -même si le Conseil savait pertinemment qu'ils n'en auraient pas l'usage avant de nombreuses années.
Ces trésors étaient 'escortés' par une centaine de chercheurs, professeurs érudits et savants en tout genre, chargés de la supervisation d'une université internationale, d'un laboratoire nanotechnique, et d'une école supérieure de philosophie, qui seraient bientôt emplies des copies des plus pertinents ouvrages; afin de leur inculquer en douceur les rudiments de la sagesse de Yume, de leur apprendre à maitriser la Nature sans la détruire, et d'instaurer un système politique stable et sain.
Une fois arrivée à la voie de Valacirya, le convoi or-641-b² se sépara des Joy-Bµ42 et PACE-211* qui les avaient accompagné jusque là.
Chaque jour, une dizaine de semblables missions partaient ainsi à la rencontre de ces mondes inconnus pour y apporter bonheur, sécurité, connaissance et sagesse. D'une durée variable, de quelques mois à des dizaines d'années, voire ad vitam eternam.
Le commerce était florissant à Yume, et souvent les marchands s'y attardaient plus que de raison, enivrés par la sérénité et l'abondance omniprésents dans ce havre de paix.
Parmi les centaines de milliers de vaisseaux qui se posaient chaque jour, une mission diplomatique, venue d'une planète totalement inconnue, chargée de présents. Les Yumiens les accueillirent amicalement, et signèrent rapidement les pactes qui leurs étaient proposés. Yume n'avait pas d'ennemis .
De ces alliés, ils apprirent à augmenter la production de leurs mines déjà très performantes, et à perfectionner leurs capacités d'espionnage et contre-espionnage. En échange, ils leurs montrèrent comment rendre optimale l'énergie fournie par un laser, et ainsi décupler le rendement de leurs satellites. Puis ils leurs expliquèrent comment alliés à des rayonnements ioniques, ils pouvaient obtenir de ce même laser un plasma fondamental aux multiples applications. Comment ils pouvaient créer d'importantes distorsions dans l'espace-temps, et de déplacer instantanément d'un bout à l'autre de l'univers. Ils leurs apprirent de nombreux secrets, et furent largement payés en retour.
Les brumeux, comme on les appelait -tant en raison du flou qu'ils laissaient sur leur passé qu'à cause du gris glacé de leurs yeux- firent alors part de leur désir d'installer une colonie marchande dans le système solaire de Yume, en gage de fraternité. Proposition qui fut accueillie avec joie.
Peu après, des vaisseaux de colonisations arrivèrent, puis de rares transporteurs. Les excédents étaient généreusement versés à Yume, qui les entreposait pour à son tour les distribuer aux civilisations dans le besoin.
La température grimpa brutalement. Le bouclier qui absorbait la chaleur des trois soleils s'était désactivé. Ce qui était impossible, son fonctionnement était autonome et basé sur la technologie graviton, dans laquelle il trouvait une énergie immense et inépuisable.
Les ingénieurs du secteur Alpha -préposés à la surveillance du dit bouclier- étaient unanimes: aucun problème n'avait été détecté, donc aucun d'eux n'avait eu à le désactiver.
On émit l'idée d'une attaque terroriste, mais c'était ridicule. Il n'y avait pas de terroristes sur Yume, et de toute façon personne d'autre que les ingénieurs Alpha ne maitrisaient la technologie graviton.
Personne sauf ...
Une explosion inhumaine fit trembler le sol, annonçant d'effroyables catastrophes. immédiatement, un signal parvint à la capitale. Signal qui était clair: un pan entier de la planète venait d'être rayé de la carte. Les ingénieurs levèrent les yeux, et ce qu'ils virent les terrifia. Une intense lueur se concentrait devant une lune noire parfaitement sphérique. L'amas de particules à graviton grossissait inexorablement, monstrueusement perverti par la folie des hommes. L'immense vaisseau pivota lentement, et lâcha le rayon mortel sur le soleil le plus proche. Quand la fumée se dissipa, il fallut se rendre à l'évidence: sa lumière avait disparu à jamais. De nouveau, le sol trembla et les tours de cristal s'écroulèrent.
Un message holographique fut adressé à l'ensemble de la population. D'une voie posée mais ferme, un brumeux les menaça de faire de même avec les deux autres soleils puis la planète elle même si Yume ne se rendait pas. Puis une succession de conditions. Tributs d'esclaves. De richesses. Soumission. Obéissance militaire. La liste n'en finissait pas.
Comme pour appuyer leurs dires, une déchirure se créa dans l'espace-temps par laquelle surgirent des centaines de bombardiers. Leurs éclairs de plasmas illuminèrent la ville pendant de sombres instants, avant de dévoiler un paysage plat, rasé. Un rayon laser se pointa sur une montagne proche, qui ne fut plus qu'un cratère.
Enfin, les canons gauss s'éveillèrent et les croiseurs prirent leur envol, mais trop tard. Une vague noire de destructeurs les souffla comme on souffle la flamme d'une bougie, et ce fut les ténèbres.
Quand Myr rentra, soixante dix ans après son départ, il retrouva une planète déserte, fantôme, aux ruines encore fumantes.
